«Ça va bien aller». Yeah, right…
La pandémie a élargi le fossé qui sépare les bons leaders des moins bons.
La pandémie COVID-19 nous a frappés en pleine gueule, pour utiliser un euphémisme. Nous, animaux sociaux, émergeant à peine de longs mois d’hibernation, n’avions même pas eu le temps de sortir nos vêtements printaniers du placard qu’Horacio nous sommait de rester à la maison jusqu’à nouvel ordre.
- Et notre resto du jeudi soir?
- Mmmh non.
- Pas même un croissant et un latté à mon café préféré?
- Non plus.
- Et si je veux m’acheter du papier de toilette au moins?
- Ça oui - s’il en reste - mais attendez patiemment au bout de la file qui fait deux coins de rue.
Le choc, vous dites!!
Et par-dessus tout, on adopte « Ça va bien aller » comme cri de ralliement. Bravo pour l’intention, mais perso si je perds ma job ou ma liberté, j’ai pas le goût de me faire dire que ça va bien aller. Bonjour l’empathie...
Des répercussions psychologiques et comportementales importantes
Quatre mois plus tard, on attend encore les répercussions économiques réelles du confinement puisque la majorité des entreprises ont rapidement été placées sur respirateur artificiel. Sur ce point, chapeau à vous, leaders et équipes. En à peine une couple de semaines, les besoins vitaux - matériel et technologique - ont été considérés. La résilience de l’être humain en mode survie ne cessera de m’étonner!
Les répercussions psychologiques et comportementales, elles, se précisent. Déjà, on avance certains résultats d’études sur le travail à distance :
80% des travailleurs apprécient le fait de travailler à distance.
70% se disent au moins aussi productifs, sinon plus, qu’ils ne l’étaient au bureau.
Seulement 8% espèrent revenir à leur « ancien » lieu de travail.
Cependant, 41% disent qu’ils sont prêts à changer d’employeur une fois déconfinés.
Plus le déconfinement se concrétise, plus l’incertitude augmente.
Ces chiffres évolueront sans doute au cours des prochaines semaines. Mais pour l’instant ils renforcent deux hypothèses qui ne datent pas d’hier :
Le flou entre le travail et la « vie » hors travail s’accentue. Une ancienne collègue me disait récemment combien elle appréciait le fait de partir une brassée de lavage après un meeting, « toutes ces petites choses qu’on devait faire en soirée auparavant ». Exemple banal mais vous comprenez l’idée. Les générations Y et Z considèrent de plus en plus le travail comme étant pleinement intégré dans leur vie. La notion de bien-être n’est donc plus réservée aux soirs et fins de semaine.
La crise a élargi le fossé qui sépare les bons leaders des moins bons. Cette période d’incertitude, de stress et de peur oblige les gestionnaires et leaders à s’attarder davantage aux relations humaines afin de rassurer leur équipe et maintenir la motivation et l’engagement au travail. Alors que le soutien des collègues et l’atmosphère de travail pouvaient auparavant compenser pour les lacunes relationnelles des leaders, celles-ci se sont révélées au grand jour en mode déconfinement.
Alors que peuvent faire les leaders pour rectifier le tir et se doter de conditions gagnantes dans le contexte du new normal?