Gérer le stress au travail, pas au lit
Pourquoi se prendre la tête pour le passé et le futur quand le présent vous appartient à 100%?
En mes temps de VP, j’vous dis pas le nombre de fois où j’ai regardé le plafond pendant de longues minutes au lieu de m’endormir le soir.
Pourquoi ai-je perdu patience ce matin? L’équipe en a sûrement parlé quand j’ai quitté la rencontre… merde, je dois parler à Simon demain, il va encore me gosser avec son augmentation… les chiffres sont pas terribles ces temps-ci... on ne peut livrer pour ce vendredi, le client va me tuer!
Bref, je regrettais le passé et j’appréhendais le futur. Le présent? S’en fout.
Je suis couché dans un lit confortable, il est tard et j’ai besoin de sommeil pour être à mon mieux demain, mais ne me parlez pas de faire la seule chose logique et sensée à faire en ce moment : fermer les yeux et dormir.
Le moment présent, ce négligé
Pauvre moment présent... qu’a-t-il fait pour devenir si négligé et peu respecté? Si on n’est pas en train de regretter, ressasser, ou réfuter le passé, on « profite » du moment présent pour imaginer, présumer, conjecturer, spéculer, stresser à propos du futur.
On discute du menu du souper pendant l’heure du lunch, on perd le fil d’une présentation d’une collègue le matin car on pense à l’appel client de l’après-midi, on passe les 30 premières minutes de la rencontre de gestion à trouver les responsables du fuck-up de lundi. Genre.
Ça fait beaucoup de charge mentale à gérer pour pas grand chose, trouvez pas? Pourtant 100% de celle-ci devrait être consacrée à ce que vous faites ici, maintenant, pour vous et votre équipe. Car c’est maintenant que l’on façonne le futur en appliquant les leçons acquises du passé.
Ça c’est pas moi qui le dit, c’est Jon Kabat-Zinn et tous les apôtres de la pleine conscience.
Remodeler son cerveau
Mon amie Christine m’a éveillé à la pleine conscience après m’avoir maintes fois entendu décrire les micro-anxiétés qui épiçaient mon quotidien de leader. Et c’est alors qu’elle m’a parlé, entre autres, d’Adyashanti et de M. Kabat-Zinn.
Dans son livre Au coeur de la tourmente, la pleine conscience, Jon Kabat-Zinn définit sommairement la pleine conscience en ces termes :
« Porter toute son attention sur le moment présent, délibérément et sans jugement ».
Simple, non?
Pas tant. En fait, Kabat-Zinn mentionne que de réorienter notre focus vers le présent est un challenge majeur. Notre rythme de vie, le modèle économique occidental, notre tendance à l’info-bésité et notre obsession de la performance ont conditionné notre cerveau à constamment désirer ce qu’on n’a pas, écrire des scénarios sur le futur et maintenir notre garde bien levée contre toute éventualité potentielle (qui, avouons-le, ne se réalise que très rarement).
Heureusement, le cerveau a cette propriété miraculeuse de se remodeler pour peu qu’il soit « éduqué » en conséquence. On appelle ce phénomène la neuroplasticité. Mais cela requiert patience, discipline et l’intégration de pratiques qui peuvent rebuter au préalable.
- La pleine conscience va t’aider à vivre et apprécier le moment présent et moins te casser la tête sur les choses qui sont de toute façon hors de ton contrôle.
- Ouiiii Christine! J’achète! Et ça se fait comment?
- Par la méditation, notamment.
- Eww...
Méditer? Avec mon cerveau qui spinne constamment à plein régime? Poser la question c’est y répondre ;)
Ben malgré mes réticences naturelles, j’ai donné une chance au processus. Et un an plus tard, même si la partie est loin d’être gagnée, je sens que la neuroplasticité fait son oeuvre. J’ai maintenant la conviction de posséder les bons outils pour diminuer le stress du travail et du quotidien. Un game changer en ce qui me concerne!
Là je vous sens tout fébrile et débordant d’interrogations… Mais je fais comment pour appliquer ça au quotidien? Que dois-je changer dans mes habitudes? Quels sont les réels bénéfices? T’as des lectures à me suggérer?
On jase de tout ça dans le prochain article.